Une terre des religions
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 l'Afrique

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calbo
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MessageSujet: l'Afrique   l'Afrique Icon_minitimeSam 10 Mar - 12:46

Il s'agit des religions traditionnelles des différents peuples de l'Afrique noire. Leur origine remonte à une époque très ancienne, ce qui explique que ces religions aient parfois été traitées comme des religions préhistoriques. En Afrique, deuxième continent de la planète par sa taille, les adeptes de religions tribales son réparties en 43 pays, et se chiffrent à plus de 70 millions, ce qui reprèsente 70% des adeptes des religions tribales dans le monde. Ils ne reprèsentent cependant, dans toute l'Afrique, que 12% de la population, 45% des Africains étant chrétiens et 40% environ musulmans. Chaque population africaine a développé sa religion spécifique qui fait partie intégrante de son héritage culturel. On peut donc dire qu’il y a autant de religions africaines traditionnelles qu’il y a de peuples africains. Le prosélytisme n’est donc pas répandu parmi les peuples africains parce que, précisément, chaque religion est directement liée à l’identité d’une population déterminée. Il est donc impossible de trouver une origine historique commune aux différentes religions africaines traditionnelles, il n’existe pas non plus une seule carte géographique qui permette de suivre son expansion à travers le continent. C'est la conquête de l'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Est par les Arabes, aux VIIe et VIIIe siècles, qui fit passer ces régions sous l'hégémonie de l'Islam, religion dominante jusqu'au XIXe siècle. La colonisation européenne, à partir du XVe siècle, fut tout aussi déterminante. On ne peut pas parler de religion en Afrique sans parler d’organisation sociale et donc de relations entre les jeunes et les anciens, de relations avec la nature, de relations entre les sexes, de perception de la maladie, de l’acceptation de la mort, etc. Tous les aspects de la vie sociale africaine sont réglés par la religion. En l’absence de textes religieux écrits comparables à la Bible ou au Coran, la tradition religieuse dépend généralement des membres les plus âgés de la communauté et se transmet oralement, le plus souvent sous la forme de contes et de proverbes. Il faut d’ailleurs remarquer à cet égard que la terminologie des spécialistes occidentaux est parfois tout à fait inappropriée et tend à appauvrir la complexité et la diversité extraordinaires de ces religions.
En dépit des changements qui affectent continuellement le monde de la religion africaine, il est possible de distinguer quelques éléments communs aux différentes traditions religieuses africaines.
En premier lieu, toutes les religions dont nous parlons ici reposent sur la croyance en un seul Dieu que l’histoire des religions définit comme l’Etre suprême. Ce Dieu-Créateur est à peu près identique dans toutes les religions africaines : après avoir créé le monde, ce Dieu s’en désintéresse et intervient rarement dans les affaires humaines. Il est le garant de l’ordre établi des choses, mais il n’y prend aucune part active et ne se soucie pas de l’humanité. L’Etre suprême est rarement l’objet d’une vénération ou d’un culte. Par exemple, Ngai, le Dieu du peuple Kikuyu, un peuple qui vit au Kenya, est censé s’être retiré sur le sommet du Mont Kenya, où il ne prend aucune part active aux vicissitudes de ses créatures. Cependant, les Kikuyus tournent toujours le visage en direction de la montagne lorsqu’ils prient, en témoignage de respect. Le Dieu-Créateur est à la fois bon et méchant : le peuple le craint car ses rares actions peuvent être violentes, mais le peuple est aussi plein de gratitude pour sa générosité. L’Etre suprême est la figure la plus importante de toute une série d’êtres spirituels qui agissent en tant que médiateurs entre l’Etre suprême et les humains. Dans les religions africaines, les divers esprits sont devenus plus importants que l’Etre suprême qui est perçu comme trop lointain. C’est vers ces esprits que le peuple se tourne pour formuler ses demandes. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été des humains, sont devenus des “ esprits ancestraux ”. Les esprits d’origine non humaine sont souvent en rapport avec des lieux naturels. Par exemple, les esprits des bois ou les esprits de la mer. Au Kenya, l’un des esprits les plus actifs et les plus proches, pour le peuple Luo, est l’esprit du Lac. Ce qui s’explique par la proximité du Lac Victoria sur les rives duquel les Luos habitent depuis longtemps. Chez les Dogons, au Mali, l’esprit de l’eau, Nommo, est considéré comme le père de l’humanité, celui qui a enseigné aux hommes l’art d’utiliser le feu et les outils. Les esprits de la nature n’ont pas une personnalité bien définie. Ils sont les gardiens du territoire sur lequel vit une population donnée et avec laquelle ils établissent des relations sociales complexes. D’autres esprits sont identifiés avec des phénomènes naturels, comme l’esprit du tonnerre, l’esprit du vent, l’esprit de la tempête, de la pluie, et ainsi de suite. Toutes ces entités spirituelles, que certains experts définissent comme des “ divinités secondaires ”, peuvent être bonnes ou mauvaises ou même avoir une nature ambivalente. Dans certains cas elles sont amicales et bien disposées envers les humains ; mais dans d’autres cas elles peuvent se montrer hostiles. Certaines interviennent rarement, d’autres sont omniprésentes dans la vie quotidienne. Certaines voyagent beaucoup, d’autres sont sédentaires. Chacune de ces entités occupe une place bien définie sur une échelle hiérarchique et leurs relations entre elles et avec les humains sont codifiées selon cette position hiérarchique. Certains esprits entrent en contact avec les hommes à l’occasion d’états de transe ou de possession. Quelquefois, des familles entières d’esprits s’emparent périodiquement d’une personne et lui dictent son action pour le bien du clan ou de la communauté tout entière. On trouve de telles situations avec les esprits Bori chez les Hausas du Niger ou les esprits Bisimba chez les Zélas du Zaïre. Les ancêtres appartiennent naturellement à la deuxième catégorie d’esprits. La mort ne transforme pas automatiquement un parent en ancêtre. Des rites précis sont nécessaires. Ils accompagnent en quelque sorte le défunt dans l’au-delà pour l’aider à assumer une nouvelle essence spirituelle. Ces rites consistent, entre autres, en “ doubles funérailles ”, dans le cas desquelles on s’attend à ce que, pendant un certain laps de temps, l’esprit du défunt soit mal disposé envers les vivants, jusqu’à ce que de secondes funérailles, avec toute une série d’offrandes et de prières collectives, le réconcilient avec sa famille. Dans toutes les sociétés africaines, les liens entre les vivants et les morts sont très forts : il faut toujours respecter les morts et les apaiser au moyen d’offrandes de diverses natures. Ils gardent une ferme emprise sur la structure familiale et on redoute de provoquer leur colère. Les ancêtres représentent le lien le plus immédiat entre les vivants et le monde spirituel, ils sont en mesure de garantir la prospérité, la santé et la fécondité de leurs descendants. Au Kenya, la structure sociale des Kikuyus est le reflet du monde de leurs ancêtres, qu’ils appellent Ngomas, et parmi lesquels figurent les Ngomas cia aciari, ou ancêtres immédiats.

source : wikipédia
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MessageSujet: Re: l'Afrique   l'Afrique Icon_minitimeLun 12 Mar - 14:44

Il est curieux de constater qu'en des point aussi éloignés du Globe, l'Afrique et la Papouasie, Borneo ou les Célèbes, les rituels du culte des ancêtres ainsi que des différents esprits, sont assez voisins.

Je ne savais absolument par, par contre que les Africains pratiquant ces religions aninmistes croyaient également en un Dieu unique, ou un "Etre suprême" créateur du Monde, qui ensuite s'en désintéresse.

Je pensais que cette notion de Dieu unique créateur de toutes choses était "l'invention" du peuple hébreu.
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calbo
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MessageSujet: Re: l'Afrique   l'Afrique Icon_minitimeLun 21 Mai - 23:59

La province romaine d'Afrique, aussi nommée Afrique Proconsulaire, correspondait au territoire naturel de Carthage et la côte ouest de la Libye.
La province d’Afrique fut conquise en 146 av. J.-C. lors de la troisième guerre punique. Cette guerre opposait les cités de Carthage et de Rome. En 149 av. J.-C., le consul Scipion Émilien débarqua dans le territoire de Carthage et prit la ville après un siège de trois ans. Après cette victoire la ville de Carthage même fut détruite et son site voué aux dieux infernaux par une cérémonie d’execratio. Le chôra, territoire, de la cité défunte, fut annexé à l’ager publicus, le domaine public de la ville de Rome, formant ainsi une nouvelle province. Dans cette province, on distingua sept cités qui avait pris parti pour Rome lors de la guerre et qui reçurent le privilège de liberté et ne furent donc pas annexées à l’ager publicus: Utique, Hadrumète, Leptis Minor, Thapsus, Acholla, Usula et Theudalis. Le territoire de la nouvelle province était assez important, de 20 000 à 25 000 km², mais peu densement peuplé, 700 000 habitants au maximum avant la conquête romaine, et surtout extrêmement fertile. Il constituait donc un territoire de colonisation rêvé pour le parti des populares tentant de résoudre les crises économique et sociale frappant la plèbe romaine par la redistribution de terres de l’ager publicus aux paysans appauvris. En 124 av. J.-C. une épidémie ravagea l’Afrique, libérant de nouvelles terres pour une éventuelle colonisation. Ce phénomène ne doit pas être assimilé à la colonisation européenne de l’époque moderne et contemporaine ; pendant l’Antiquité, coloniser c’est fonder une colonie, une cité dépendant de la métropole et bénificiant de ses lois et de sa protection. En 122 av. J.-C. le tribun de la plèbe C. Sempronius Gracchus, chef du parti des populares, fonda une colonie sur le territoire de l’ancienne Carthage : la colonia Iunonia Karthago. Cette colonie était alors la seule existante en dehors de l’Italie. Les terres distribuées aux colons représentait 300 000 ha, ce qui sous-entend une dispersion des colons dans la province. En 121 av. J.-C. Gracchus fut assassiné et le parti des populares remplacé par celui des optimates, représentants de l’aristocratie romaine ; le mouvement de colonisation subit alors un coup d’arrêt. La province d’Afrique était bordée à l’Ouest et au Sud par le royaume numide, organisé après la deuxième guerre punique par le roi massyle Massinissa, allié de Scipion l'Africain. À la mort de Micipsa, fils de Massinissa, une querelle sur sa succession opposa ses fils Adherbal et Hiempsal et son neveu Jugurtha. Cette querelle déboucha sur une guerre dans laquelle Rome dut intervenir contre Jugurtha. En 111 av. J.-C. une première campagne menée par le consul L. Calpurnius Bestia n’eut que peu d’effet. Il fallut en 107 av. J.-C. mener une nouvelle campagne contre le roi Numide. C'est le consul Marius et son second Sylla qui, grâce à l’alliance du roi maure Bocchus, réussirent à capturer Jugurtha en 105 av. J.-C.. La Numidie ne fut pas annexée entièremment à la province. Seul l'est et le sud du royaume, son débouché sur les plaines de la Medjerba et le golfe de la petite Syrte, fut rattaché à l’ager publicus. La ville de Leptis Magna, située dans cette région, reçut elle le privilège de liberté pour s’être rangée du côté de Rome dans le conflit. Le royaume Numide proprement dit fut donné à un demi-frère de Jugurtha, Gauda, qui le divisa plus tard entre ses deux fils. À partir de là il ne fut guère plus qu’un protectorat romain.
Lors de la guerre menée contre Jugurtha le consul Marius, qui devint chef des populares à Rome, avait engagé dans son armée des « prolétaires », des paysans sans terre. Pour les récompenser de leur fidélité, il fit voter à Rome en 103 av. J.-C. une loi attribuant à chaque vétéran 252 ha de terres. Les auxiliaires recrutés dans le peuple nomade des Gétules reçurent aussi ces dons en même temps que la citoyenneté romaine. Les implantations de ces vétérans se firent dans la région du royaume numide récemment annexée, ce qui permettait de consolider la frontière avec les territoires du roi Gauda. L'implantation fut importante, rassemblant de 6 000 à 10 000 personnes. On ne peut toutefois pas y voir une colonisation au sens propre puisqu’aucune colonie ne fut fondée dans ce territoire. Lors de la guerre civile qui opposa les partisans de Marius et ceux de son ancien second Sylla entre 88 et 83 av. J.-C., l’Afrique constitua un bastion pour les marianistes, grâce notamment à la présence de ces vétérans de l’armée de Marius. En 81 av. J.-C. les marianistes d’Afrique détronèrent le roi de Numidie orientale Hiempsal II, fils de Gauda, partisan de Sylla. Ils furent vaincus par une alliance regroupant le roi maure Bocchus et le second de Sylla, Pompée et en 80 av. J.-C. Hiempsal fut restauré. Les syllaniens lui reconnurent même une juridiction sur les Gétules fait citoyens romains par Marius. En 75 av. J.-C. les populares empêchèrent le retour dans le giron numide des territoires annexés en 105 av. J.-C., mais il fut reconnu à Hiempsal en 64 av. J.-C. l’indépendance de ses terres vis-à-vis de l’ager publicus. Le roi numide est alors un allié des optimates et des pompéiens, successeurs dans une certaine mesure des syllaniens. La rivalité grandissante entre Jules César et Pompée ne manque pas d’avoir des répercussions sur le royaume numide. En 50 av. J.-C., à la mort de Hiempsal, le tribun césarien Curion propose l’annexion de la Numidie orientale, ce qui précipite le nouveau roi Juba Ier dans le camp pompéien, qui contrôle alors toute la province.
En 49 av. J.-C. une première expédition menée par Curion est défaite par les troupes numides. Lors de la défaite pompéienne de Pharsale en 48 av. J.-C., les dirigeants du parti pompéien se réfugient en Afrique, où ils forment avec les armées numides une force de plus de 70 000 hommes, dernier obstacle pour César. Ce dernier débarque en 47 av. J.-C. avec six légions. Il compte sur l’alliance du roi maure et celle des Gétules, soumis aux Numides depuis 80 av. J.-C.. En 46 av. J.-C., un campanien exilé en Maurétanie, P. Sittius, réussit avec l’appui maure à vaincre le roi de Numidie occidentale, Massinissa II, engagé aux côtés de son cousin Juba. Les Numides et les pompéiens sont pris entre deux feux et vaincus dans la plaine de Thapsus. Le roi Juba se suicide, de même que Caton d'Utique le leader pompéien. La victoire de César est donc totale. César réorganise l’Afrique romaine : le royaume de Numidie occidentale est pour moitié annexé par le royaume maure et pour moitié confié à P. Sittius ; le royaume de Numidie orientale est annexé à l’ager publicus et devient une nouvelle province : l’Africa nova ou Afrique nouvelle. Pour la différencier l’ancienne province d’Afrique prend alors le nom d’Africa vetus Afrique ancienne. Dans la droite ligne de la politique de Marius, César reprend la colonisation en Afrique en envoyant des vétérans italiens, mais aussi gaulois voire africains fonder des ports sur la côte africaine. Cette politique lui permet d’installer ses vétérans, mais aussi de contrôler les trajets de cabotage du blé africain, nécessaire au ravitaillement de Rome.
Cette nouvelle organisation est bouleversée par la troisième guerre civile, qui oppose entre 44 et 42 av. J.-C. les héritiers de César, Octave, Lépide et Marc Antoine, et les assassins de César, Brutus et Cassius. Le prince numide Arabion, fils du dernier roi de Numidie occidentale, tente de reconquérir son royaume sur Sittius en 44 av. J.-C.. Au même moment le gouverneur de l’Afrique nouvelle, T. Sextius, partisan du triumvirat césarien, élimine son homologue d’Afrique ancienne, partisan du Sénat. En 41 av. J.-C. il élimine Arabion et offre au triumvirat une Afrique unie. Cette dernière est confiée en 40 av. J.-C. à Lépide. Mais en 36 av. J.-C. ce dernier intrigue contre Octave, qui lui confisque ses possessions. Les deux provinces d’Afrique sont désormais gouvernées par un même magistrat, généralement ancien consul, qui porte le titre de proconsul, d’où le nom d’Afrique proconsulaire que l’on donne à la province unifiée en 27 av. J.-C..
Octave, connu depuis 27 av. J.-C. sous le nom d’Auguste, reprend la politique volontaire de colonisation de Jules César, mise quelque peu en retrait par Lépide. La politique augustéenne consiste à accentuer la romanisation de l’Afrique en la structurant sur le modèle de la cité. Pour cela une hiérarchie urbaine est mise en place, distinguant les colonies, les municipes et les cités pérégrines. Auguste fonde notamment un cercle de colonies romaines autour de Carthage, mais également dans l’Afrique nouvelle aux confins de la Maurétanie. Ces colonies ont sans doute comme but celui de renforcer la romanisation de l’Afrique par l’implantation de noyaux citadins fonctionnant sur le modèle romain. La colonie augustéenne la plus importante fut celle de Cirta, ville au centre de la principauté de Sittius qui n’était pas annexée à la province d’Afrique. À l’autre extrémité du territoire romain d’Afrique, la ville de Carthage voit ses privilèges augmentés : elle devient capitale de la province, bénéficie d’une exemption fiscale et surtout est dotée d’un territoire étendu, la pertica Karthagensis semé de pagi et de castella qui sont des communautés de Romains installés en Afrique mais qui ne constituent pas des villes. Au second rang se trouvent les municipes, villes qui reçoivent des privilèges d’administration comparables aux villes d’Italie, mais sans apport de colons romains. Le statut de municipe participe donc à la promotion de villes d’origine indigène. Ces villes sont d’abord au nombre de trois, comptées parmi les sept villes libres du moment de la conquête romaine : Hippone, Utique et Mustis. Ce statut de municipe ne leur a été accordé que parce que ces villes comptent une majorité de citoyens romains dans leur population, majorité descendante des installations marianistes et césariennes. Leurs institutions, calquées sur celles de Rome, se distinguent des villes indigènes principalement par la présence d’un sénat, aussi appelé curie, et d’assemblées du peuple. La curie de ces cités constitue un véritable ordo, élite des cités, qui a ses privilèges et son cursus honorum : on commence édile, on devient duumvir, puis duumvir quinquennal (censeur), et enfin flamine perpétuel quand on administre le culte impérial. Cette dernière charge est particulière puisqu'elle est exclusivement religieuse. Enfin, le questeur ne fait pas partie du cursus honorum, c'est plus une corvée. Au moment de l'entrée en charge, les magistrats doivent acquitter une somme honoraire qui constitue une bonne part du budget de la cité : 38 000 sesterces pour les duumvirs à Carthage ou 20 000 à Cirta. Enfin les villes indigènes se virent conférer le statut de cités pérégrines, qui leur reconnaissait une personnalité juridique propre et le pouvoir de s’administrer selon leurs propres coutumes. On y trouve souvent une administration dirigée par deux magistrats appelés les suffètes, qui semble avoir une origine carthaginoise et se retrouve dans les villes les plus importantes. Nombre de villes de plus petite taille sont dirigées par un conseil de onze membres, appelés les undecimprimi. Ces cités pérégrines restaient toutefois en dehors du droit romain et leurs habitants ne bénéficiaient pas de la citoyenneté romaine.
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MessageSujet: Re: l'Afrique   l'Afrique Icon_minitimeMar 22 Mai - 0:00

Le royaume de Maurétanie était en droit totalement indépendant de Rome, même si dans les faits les souverains maures devaient composer avec la politique romaine pour conserver leurs États. Cette situation prit fin en 33 av. J.-C. quand le roi Bocchus II légua son royaume à Octave. Cette cession n’était pas sans ambiguïté politique pour le futur Auguste : se posant en restaurateur des valeurs morales anciennes et respectant en apparence la légalité républicaine, il lui était impossible de devenir roi. Il choisit donc une solution complexe : il donna le royaume à l’ager publicus (c’est-à-dire qu'il en fit la propriété du Peuple Romain), mais y installa un souverain, le prince numide Juba II, fils du dernier roi de Numidie orientale, qui avait été élevé par la sœur d’Auguste, Octavie. Juba II fut marié avec Cléopâtre Séléné, fille de Marc Antoine et de Cléopâtre. Le nouveau roi, installé sur le trône en 25 av. J.-C., devait servir de symbole de l’union de l’Afrique avec la romanité. La Maurétanie forma donc un royaume distinct de la province d’Afrique proconsulaire jusqu’à la mort de Ptolémée le fils de Juba et de Cléopâtre en 39 ap. J.-C.. Dès 41 la Maurétanie fut organisée en provinces romaines. Les Maurétanies sont alors des provinces impériales, alors que la Proconsulaire, dont elles forment en quelque sorte des marches moins romanisées, moins urbanisées, est une province sénatoriale. La Maurétanie est divisée en deux provinces séparées par une bande littorale de 300 km aux abords de la rivière Moulouya : la Maurétanie Tingitane, autour de Tingi (Tanger), Volubilis et Sala (Rabat), et la Maurétanie Césarienne, autour de Césarée, ancienne capitale de Juba II. Un procurateur ducénaire (qui gagne 200 000 sesterces par an), nommé par l'empereur, gouvernait ces provinces, avec pour la défendre des unités auxiliaires, divisées en ailes de cavalerie et en cohortes d'infanterie, souvent composées de cavaliers émésiens. La défense de ces provinces était assurée, en Maurétanie Tingitane par une quinzaine de forts, notamment postés sur la rivière Sebou, et un mur entre Sala et l'Atlas, au sud, en Maurétanie Xésarienne, avec deux routes militaires parallèles au littoral. La Maurétanie sera aussi réorganisée par Dioclétien à la fin du IIIe siècle : la Maurétanie Sitifienne est détachée de la Césarienne, tandis que la Maurétanie Tingitane est rattachée à la préfecture d'Espagne.
En 27 av. J.-C. Octave annexa la Numidie orientale ou Afrique neuve à la province d’Afrique ancienne. Ce faisant, il laissa en place de manière permanente une légion, la III Augusta. Le rôle de cette légion fut d’une grande importance dans l’histoire de la province. Une cohorte était détachée à Carthage, sous les ordres directs du proconsul, pour assurer la protection et la police de la ville et de la pertica de Carthage. L’armée romaine en Afrique est constituée de la légion, mais aussi d’unités auxiliaires, qui forment la moitié de l’effectif. La présence permanente d’une armée en Afrique est rendue nécessaire par l’insécurité que font peser sur la province les tribus gétules du sud de l’Atlas. Entre 17 et 24 un ancien membre des troupes auxiliaires romaines, Tacfarinas, rassemble autour de lui une confédération tribale, les Musulames, qui rassemble des Gétules du sud de la Proconsulaire. Il s’allie avec les Cinithiens, peuple subsaharien installé près de la petite Syrte, et avec des tribus maures révoltées contre Ptolémée. Il encercle donc les possessions romaines en Afrique. Malgré l’intervention d’une seconde légion, la IX Hispanica, en 20 aux côtés de la III Augusta, Tacfarinas n’est pas défait. Le conflit s’apaise finalement avec la reconnaissance par le proconsul d’Afrique des droits de passage des tribus gétules en territoire romain. ntre 37 et 41, l’empereur Caligula retire au proconsul d’Afrique le commandement de la III Augusta. C’est donc la seule légion à ne pas être sous la direction du gouverneur de sa province de résidence puisqu'un légat impérial nommé par l'empereur la commande. Cette « exception africaine » illustre bien la position particulière de la province d’Afrique. Cette légion est d'abord basée à Ammaedera, puis à Thebeste en 75 après JC, puis à Lambese, qui devient définitivement son quartier général, en 115 après JC. La légion, après le légat, est commandée par des 6 tribuns chevaliers dont l'un, le tribun laticlave, est un futur sénateur. Au-delà du quartier général, la légion envoie des missions, les vexilationes, et des groupes en détachement, souvent composées de manières ethniques, les numera. Après les révoltes de Tacfarinas, les armées romaines d'Afrique devront encore faire face à l'agitation des Nasamons et des Garamantes en Tripolitaine, sous les Flaviens, puis à des révoltes des tribus maures, qui envahissent l'Espagne en passant par la Tingitane en 171, et fomentent des troubles en Césarienne dans les années 220. Enfin, les Austuriani assiègent Lepcis Magna en 253. La province d'Afrique connaît aussi des troubles internes : les troupes de Maxence qui pillent Carthage en 310, les révoltes de Firmus en 275, de son frère Gildon, comte d'Afrique, en 288… et évidemment la prise du pouvoir de l'empereur Gordien, gouverneur d'Afrique, en 238, qui entraîne la suppression momentanée de la troisième légion auguste.
La dynastie des Flaviens relance la politique de promotion du modèle de la cité en Afrique qu’avait suivie Auguste. Cette politique subit toutefois des aménagements qui traduisent la plus grande part accordée à la promotion des cités indigènes. Tout d’abord on peut remarquer un essoufflement du mouvement de colonisation à proprement parler, c’est-à-dire de fondation de cités dépendantes de Rome par un groupe de citoyens romains, le plus souvent vétérans. La dernière colonie fondée, celle de Timgad l’est en 100, au moment où la pax romana semble désormais s’étendre à l’Afrique avec l’arrêt des raids de tribus gétules, maures ou sahariennes. Le statut de colonie devient en Afrique un statut purement honorifique qui décore les villes s’étant le plus complètement assimilées au modèle romain. À l’autre bout de l’échelle des cités, le statut du municipe évolue. Les municipes républicains et augustéens étaient des municipes de droit romain, c’est-à-dire des cités organisées institutionnellement sur le modèle de Rome, avec des magistrats, un sénat et des assemblées du peuple, le municipes flaviens sont des municipes de droit latin. Le droit latin remonte aux première phases de l’expansion romaine, il avait été réactivé par César qui avait distingué plusieurs villes en Narbonnaise de ce statut. La principale distinction du droit latin vis-à-vis du droit romain, c’est le fait que la citoyenneté romaine n’est pas attribuée à toute la population des municipes de droit latin, mais seulement à leurs élites. L’utilisation de ce droit, jusque là restreint à la Narbonnaise, par les Flaviens révèle la volonté de ceux-ci d’associer les élites indigènes au processus de romanisation. Une autre innovation est l’utilisation du droit latin délié du statut municipal. En effet le droit latin est concédé à des cités pérégrines modestes où les élites sont trop peu nombreuses pour former un sénat, ce qui les empêche de bénéficier du statut municipal. Ainsi l’association des élites à la Romanitas dépasse le strict cadre des villes importantes. Une véritable échelle honorifique du statut des villes est ainsi mise en place, la cité pérégrine acquérant ainsi progressivement le droit latin, le municipat, le droit romain et ambition suprême le statut de colonie honoraire. Les différentes cités et leurs élites se lancent ainsi dans une course au statut auprès des empereurs, envoyant notamment des ambassades chargées d’acquérir un statut supplémentaire, témoignage de la réussite de la cité. En effet les villes d’Afrique bénéficient pendant tout le haut-empire d’un contexte économique particulièrement florissant.
L'année 312 constitue un grand tournant dans l'histoire de l'Empire romain et de l'Afrique romaine : c'est la conversion de Constantin le Grand au christianisme. Auparavant, les chrétiens étaient la cible de persécutions périodiques, dues non pas tant à leur qualité de chrétiens qu'à leur refus de participer au culte impérial, par lequel chaque citoyen romain manifeste son appartenance à l'Empire. Après 312, les chrétiens sont théoriquement en position de force, ce qui ne signifie pas la disparition de toutes les autres religions, au contraire. Le christianisme n'a jamais réussi complètement à s'imposer dans les faits à l'ensemble de la population africaine. La religion des Africains se compose de plusieurs strates : la strate lybique, qui est une survivance des cultes rendus aux dieux des panthéons numides et maures, à une époque où de puissants royaumes "berbères" occupaient l'espace des futures provinces africaines. De telles survivances sont avant tout observables dans le milieu rural, ainsi que saint Augustin, évêque d'Hippone, l'atteste dans plusieurs de ses lettres. Quelques-uns de ces dieux sont Macurgum, le guérisseur, Macurtam et Iunam, les cavaliers, pour la Numidie et la Proconsulaire, la déesse Aulisia en Maurétanie ; dans cette dernière provinces, les magistrats romains de l'époque antérieure à la légalisation du christianisme, soucieux de se concilier les dieux locaux, mais ayant des difficultés à prononcer leurs multiples noms, se contentent de les désigner sous le vocable latin de "dii mauri." La deuxième strate se compose des survivances de la religion punique, c'est-à-dire des dieux honorés par Carthage, avant sa destruction de 146 avant Jésus-Christ. Dans un premier temps, les romains conquérants ont tenté de se rallier ces dieux par le rite de l'evocatio, puis, progressivement, ces dieux ont pris un nouveau visage, au contact de la civilisation romaine. Les deux principaux dieux puniques étaient Baal Hammon et Tanit, protectrice de Carthage et ils ont été assimilés au Saturne et à la Caelestis romains, par le biais de l'"interpretatio romana", terme employés par Tacite dans ses oeuvres, qui désigne une sorte de syncrétisme ; il est à préciser que, tout en ayant trouvé des équivalents romains, ces dieux ont conservé leurs particularités africaines, ce que l'histoire Le Glay a parfaitement analysé dans son oeuvre maîtresse intitulée "Saturne africain." Le temple de Saturne à Thugga, par exemple, prend la forme d'un temple punique. Macurgum et Eshmoun sont associés à Esculape, Melqart à Hercule. La troisième strate est celle de la religion romaine officielle, qui ne s'impose pas par la force, mais qui contraint tout de même les habitants de l'Empire ayant acquis la citoyenneté romaine, à adhérer à quelques principes fondamentaux, résumés par l'adoption de la triade capitoline et du culte impérial. Les cultes orientaux se diffusent rapidement, avec le concours des fonctionnaires, de l'armée surtout et des commercants romains : Esculape dès le IIe siècle, Mithra chez les militaires, surtout en Maurétanie, Cybèle, protectrice des Antonins, au IIème siècle, et Isis et Sérapis, consacrées par leur apparition sur l'arc de triomphe de Lepcis de Septime Sévère. Le culte impérial prend des formes animistes avec une source consacrée à Septime Severe, près de Timgad… enfin le sacrifice d'enfants fait l'objet de substitution: un agneau le remplace au dernier moment. Pourtant ils perdurent : au IIIe siècle on retrouvait encore de petites pierres tombales alignées, dans la campagne… Le culte impérial est organisé par les municipalités : inscriptions, temples, confréries d'affranchis : les collèges de sévirs, flamines particuliers ou perpétuels, statues… et au niveau de la province au sein du conseil provincial des sacerdotales qui défend par ailleurs les intérêts de la province, auprès de l'empereur, contre les abus des gouverneurs. Pour le christianisme en Afrique voir Afrique romaine.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Afrique_(province_romaine)
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MessageSujet: Re: l'Afrique   l'Afrique Icon_minitimeMer 23 Mai - 12:59

joachim a écrit:
Il est curieux de constater qu'en des point aussi éloignés du Globe, l'Afrique et la Papouasie, Borneo ou les Célèbes, les rituels du culte des ancêtres ainsi que des différents esprits, sont assez voisins.

Je ne savais absolument par, par contre que les Africains pratiquant ces religions aninmistes croyaient également en un Dieu unique, ou un "Etre suprême" créateur du Monde, qui ensuite s'en désintéresse.

Je pensais que cette notion de Dieu unique créateur de toutes choses était "l'invention" du peuple hébreu.

Sauf qu'un Dieu créateur qui ne s'intéresse pas à sa création ne sert à rien et n'ayant donc aucune utilité revient à ne pas exister.
"L'invention" des Hébreux est d'avoir révélé un Dieu créateur qui, non seulement s'intéresse à ce qu'il a créé (déjà en se rétractant pour laisser à sa création la place d'exister : c'est ce que les juifs appellent le Tsimtsoum précédant la création de l'univers) mais en demandant à sa créature de terminer le travail qu'il a commencé....
Et ça change tout.....
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